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D'Artagnan, statue visible en haut d'un escalier à Auch, naquit à Lupiac au
château de Castelmore.
Vidéo
La patrie de D'Artagnan
Cette statue de d'Artagnan, campé au milieu de l'escalier monumental
de la ville d'Auch, manque d'insolence et de vie. Mais il
suffit de gravir les quelques marches qui mènent à la cathédrale pour
retrouver la plus flamboyante expression du caractère gascon, l'âme
mousquetaire. Elle est là, dans la cathédrale Ste-marie, sur les
vitraux du XVIe siècle, d'Arnaud de Moles. Une superbe galerie
de portraits : vieillard courroucé portant la main à l'épée
; jeune homme contant quelque gasconnade ; Adam retors, Eve taquine. C'est tout le génie de la Gascogne que seul un
peintre gascon pouvait se le permettre.
Un
territoire mal défini
La Gascogne a des contours incertains, tronçonnée en une dizaine
de départements, le Gers, le Sud du Lot-et-Garonne, l'Est des Pyrénées-Atlantiques,
Le Nord des Hautes-Pyrénées, et quelques franges de la Haute-Garonne
et du Tarn-et-Garonne.
Auch, Tarbes, Pau, Condom et Mirande en sont les
villes principales. La Gascogne abrite des régions aussi oubliées que
le Comminges ou la Bigorre, l'Albret et la Chalosse, le Fézensaguet et le Nébouzan... Plus que ce coup de râteau de collines entre Garonne et Pyrénées, la Gascogne est le rire de ses paysans.
Plus que ses villages de calcaire et de tuiles, juchés sur
leur mamelon, la Gascogne est une table de victuailles où l'on
repasse les plats. Plus que le clocher de Barran spiralant au milieu des
cyprès, que les ruines de Lagardère assiégées par les vignes, que
les routes dodelinant le long de la lente Baïse, la Gascogne c'est
un grésillement de graisse d'oie un dimanche à Nogaro, ou le brouhaha
d'un marché à Samatan, ou une bouteille amicale d'armagnac.
Tout ceci ne doit pas cacher l'autre face de la Gascogne : l'amour
de la querelle et de la guerre. Le sang basque est passé
par ici. Gascogne vient de Vascon, nom dialectal d'un peuple de bergers belliqueux qui attaqua, par derrière, l'armée de Charlemagne de passage à Roncevaux.
Des
personnages célèbres
La Gascogne a donné naissance à une quinzaine de
maréchaux de France. Les plus connus ? Blaise de Monluc, grand
massacreur de protestants, inventeur du
pousse-rapière, le maréchal Foch, né à Tarbes.
Mais celui qui immortalisa le mieux cette âme mousquetaire n'était pas
Gascon mais petit fils d'une esclave des Antilles : Alexandre Dumas.
Ses Trois Mousquetaires, c'est à la bibliothèque de Marseille qu'il
les rencontre, en 1843, il y emprunte et ne le rendra pas, un volume,
les Mémoires de M. d'Artagnan qui ne brille guère par l'exactitude historique
mais où l'on devine, dans l'importance des frasques amoureuses,
les fantasmes du prisonnier solitaire. Les personnages sont bien réels.
C'est à Castelmore en 1620, que nait, un certain Charles de Batz-Castelmore. Enfant, il prend des cours d'escrime
et sera admis dans les mousquetaires du roi, sous le nom de sa mère, née Montesquiou d'Artagnan. On trouve aussi, un certain Armand de
Sillègue, qui a pris le nom de son petit village d'Athos, entre
Sauveterre et le Béarn et le gave d'Oloron. Quant au vrai Henri d'Aramitz,
s'il est bien mousquetaire en même temps qu'abbé, il ne deviendra évêque
de Vannes que dans les pages du roman.
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