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L'armagnac, savoir le choisir
Comment
le déguster ?
L'Armagnac se sert à la température de la pièce, dans des verres
à fond large et à bords resserrés. L'armagnac se hume, se respire, se déguste par le nez. Chauffer le verre entre ses mains augmente la perception des arômes, les
bons comme les mauvais... Les Ténarèzes sont caractérisés
par une pointe de violette, tandis que les bas-armagnacs développent de puissantes senteurs de pruneaux.
Comment
le choisir ?
Trois grandes classes d'âge :
Les 3 étoiles sont composés d'eaux-de-vie dont la plus jeune
a au moins 2 ans.
Les V.O., V.S.O.P. désignent un assemblage dont l'eau-de-vie
la plus jeune a au moins 5 ans.
Les X.O., Napoléon ou Extra ne comportent que des
armagnacs de plus de 6 ans d'âge.
Le Hors d'âge ne comporte des eaux-de-vie que d'au moins 10 ans. Le vieillissement des eaux-de-vie s'arrête dès qu'elles
sont mises en bouteilles.
Historique
On considère l'armagnac comme la plus ancienne eau-de-vie de vin
du monde. Des textes prouvent que sa commercialisation date au moins du
début du XVe siècle (marché de Saint-Sever en Chalosse en 1461)
alors que celle de son grand rival le Cognac ne date que du début du XVIle
siècle. Dès 1411 il est fait mention à Toulouse de la présence du premier
distillateur de vins connu en France, un certain Antoine, mais
l'art de la distillation de l'« aygardent » (l'eau ardente) semble avoir
été introduit chez nous à l'Université de Montpellier en 1285 par Arnaud de Villeneuve, médecin du pape Clément V, et disciple
de la célèbre école arabe de Salerne en Italie, où fut mise au point dès
le XIIe, l'obtention d'élixirs ou d'alcools tirés de toutes sortes
de plantes ou de fruits. Ces produits sortant de l'alambic des apothicaires
n'étaient pas utilisés comme boisson mais comme remède ou parfum.
Selon des textes conservés au Vatican l’armagnac possédait 40 vertus, supprimer les yeux rouges, guérir les hépatites,
affûter l’esprit, calmer les maux de dents et supprimer les maux
de têtes.
Une distillation en deux temps
Dans ces alambics hérités de celui inventé par les égyptiens au IIIe siècle, la distillation se passait en deux temps (comme
dans l'alambic cognaçais actuel) avec une première distillation
du vin pour obtenir le « brouillis » (27-28°), puis la distillation
de ce brouillis pour obtenir l'eau-de-vie pure (70°). Ce n'est
qu'au début du XIXe siècle (brevet de 1818) qu'apparaît l'alambic armagnacais ou à « distillation continue » introduit
par le marquis de Bonas, et qui permet d'obtenir sans repasse
une eau de vie titrant entre 52° et 62°.
L'essor et le déclin
C'est surtout au XVIIe et au XVIIIe que le commerce de l'armagnac
comme marchandise prend un grand essor. Les premiers grands consommateurs
d'eau-de-vie pure furent les marins hollandais venant caboter dans
les ports du Golfe de Gascogne, l'armateur leur offrant à chaque voyage
un tonneau de vin « brûlé ». Au XVIIe les viticulteurs d'Eauze et de Nogaro sont encouragés par leurs acheteurs hollandais à transformer
leur vin en eau-de-vie, ceci dans le but de l'utiliser comme conservateur des vins de Bordeaux ou comme additif pour corser de petits vins
blancs légers en alcool, facilitant leur conservation et correspondant
mieux au goût des clients nordiques. Durant le XIXe, la
culture de la vigne s'étend devant l'importante demande commerciale, et
elle couvre près de 100 000 ha avant l'invasion phylloxérique de 1878. Depuis elle n'a fait que régresser et est inférieure actuellement
à 15 000 ha pour l'ensemble de l'aire de production...
Celle-ci
a été officiellement délimitée par un décret du 25 mai 1909, signé Armand Fallières à la fois président de la République Française, gascon et vigneron.
Les connaisseurs
Les connaisseurs apprécient surtout les armagnacs non réduits artificiellement,
titrant entre 45° et 65°. On reconnaît un armagnac non réduit à la mousse persistante qui se forme
sur le liquide quand on secoue la bouteille.
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